Le dimanche matin,
Postée près de l’église,
Oeuvrait une putain,
Aux postures exquises.
Sur le coup des onze heures,
A la sortie d’la messe,
Ell’ guettait les menteurs,
Aux pieuses promesses.
Refrain
La putain d’exception,
Est un’ nonne à l’envers,
Qui préfère l’action,
A la croix du Calvaire…
Elle avait ses fidèles,
Et dans la sacristie,
S’offrait aux infidèles,
Comme on offre une ostie.
Du tombeau des martyres,
Le chant des enfants d’chœur,
Se mêlait aux soupirs,
De cet ange au grand cœur.
La putain d’exception,
Est un’ nonne à l’envers,
Qui préfère l’action,
A la croix du Calvaire...
Et cette âm' généreuse,
Avait pris l’habitude,
De tomber amoureuse,
Des homm’s en multitude.
Et Dieu m’en est témoin,
Que même le curé,
Les bigotes au loin ,
L’am’nait au prieuré.
La putain d’exception,
Est un’ nonne à l’envers,
Qui préfère l’action,
A la croix du Calvaire...
Du vieillard fortuné,
Au parvenu sans goût,
Sans jamais rire au nez,
De tous ces rats d’égout,
Jamais n’a refusé,
Le pauvre sans le sou,
Qui voulait un baiser,
Ou lorgner ses dessous.
La putain d’exception,
Est un’ nonne à l’envers,
Qui préfère l’action,
A la croix du Calvaire…
« Tu me pay’ras plus tard ! »,
Disait-elle en prenant,
Les humbles génitoires,
De son nouvel amant.
C’est pour ce qu’ils étaient,
Qu’elle les aimait tant,
Et chacun patientait,
Quand venait le printemps.
La putain d’exception,
Est un’ nonne à l’envers,
Qui préfère l’action,
A la croix du Calvaire...
Cett’ catin buissonnière,
Qui se vend et se donne,
Payait à sa manière,
Son dû à la madone.
Qui donc des philistins,
A osé proclamer,
Qu’une simple putain,
Ne pouvait pas aimer ?
La putain d’exception,
Est un’ nonne à l’envers,
Qui préfère l’action,
A la croix du Calvaire...