Lorsque le poète refuse de se voir,
Dans l'étrange reflet de son âpre miroir,
Il ne peut achever sa quête d'idéal,
Et préfère ignorer la source de son mal.
Alors sa vie devient une longue spirale
A laquelle il ne peut que mettre un point final.
Il erre sans comprendre et lorsque vient la nuit,
Il regrette l'absence et la mort de l'ennui.
Que peut-il bien attendre encore de nos jours,
Si ce n'est l'illusion de rencontrer l'Amour ?
Espère-t-il enfin coucher sa lassitude,
Sur l'oreiller jauni d'une autre solitude ?
Il est des blessures que l'on ne peut soigner,
Et l'âme sans savoir se remet à saigner,
Jusqu'au jour où le temps, comme l'imaginaire,
S'est mué pour de bon en traces éphémères.